Avec les dernières neiges de Janvier disparaissaient enfin les rares plaies externes qui lui subsistaient.
La guerre n'était plus qu'un mauvais souvenir, maintenant venait l'heure de la répression et des exécutions exemplaires, l'heure de rebâtir aussi ...
L'imberbe quant à lui, profitait de la vie du haut de son alezan brûlé.
Le goût amer qu'il avait gardé de sa défaite s'était transformé en douce volupté ; tout autour de lui, le monde reprenait des couleurs, il retrouvait avec plaisir orgueil et fierté, toutes ses émotions qui lui avaient tant manqué ... ainsi qu'une nouvelle qu'il venait de découvrir.
En somme, l'imberbe s'était reconstruit, mieux encore : il avait grandi.
C'est d'ailleurs avec sa fraîcheur nouvellement retrouvée que l'écuyer poussa sa monture jusqu'aux devants du garde, son petit sourire aux lèvres :
Merci pour ta prévenance mon brave, c'est d'une bien grande bonté dont nous honorent tes Maîtres, Le Vicomte sera ravi de l'apprendre ...
Décochant un dernier sourire au soldat, il dépassa ce dernier suivi de l'avant-garde envoyée par Joachim, et enfin, pénétra dans l'enceinte du prestigieux Château d'Amboise.