Je sentais leurs regards sur moi. Tous autant qu’ils étaient, ils se retournaient sur mon passage, et j’imaginais les murmures, les commentaires déplacés et les rires étouffés. Je tâchais de m’en moquer, je finissais par y arriver ; et je m’éloignais, comme si rien ne s’était passé. J’ai toujours été un bon acteur, jouant avec le mensonge comme s’il s’agissait d’une autre vérité, contemplant l’illusion comme si j’avais enfin trouvé une raison d’exister. Je suis un cas désespéré, je l’ai toujours été. Me battant pour avancer, me cherchant des excuses pour m’écrouler. Ces cul terreux qui, du fait qu'ils soient là depuis des vies entières, croient que le domaine est leur, alors qu'ils ne sont en réalité que les esclaves de ces terres grandioses. Mais je m'en moquait. Rira bien qui rira le dernier. Un jour, je serai un grand seigneur, connu, reconnu, et puissant. Et nous verrons bien qui sera le maitre de l'autre.
Certes, j'étais un orphelin.
Certes, comme un mendiant, j'ai quémandé l'hospitalité.
Et alors? N'était-il pas naturel de vouloir être dans une belle maison, et d'avoir une éducation digne de ce nom?
Mais de toute façon, ils ne comprennent pas. Ils ne comprennent pas...
Sans me retourner, je leur jetais parfois des regards qui les auraient tués. Je marchais pour arriver à mon but. En effet, le matin même, alors que je regardais par la fenêtre de "ma" chambre, au château, j'ai vu une dépendance. Il fallait suivre la Loire, alors j'y ai été. Au bourg, c'est là que j'ai rencontré les gens méchants. Mais j'ai continué ma promenade, découvrant les terres d'Amboise mais aussi de Touraine.
Finalement, ce n'était pas si laid, ici. C'était même pas mal.
Bien entendu, ce n'était pas comme Paris, qui était d'une splendeur inégalée. Cependant, ces terres avaient du charme. Il était encore tôt, et la gelée de ces temps automnaux mettait un temps indomptable à fondre. Je marchais, dans cette fine buée qui s'échappait de l'herbe qui crissait sous mes pas. L'hiver s'annonçait rigoureux. Mais bientôt, j'arrivais au château Rouge.
J'ai levé la tête, tellement la bâtisse imposante me paraissait grande. Elle semblait habitée, car je voyais de la lumière dans l'une des fenêtre. Peut être n'était-ce pas sous la tutelle d'Amboise, et dans quel cas, j'avais du soucis à me faire. Cependant, l'arrogance enfantine, l'impudence même, me fit rester pour observer cette merveille d'architecture. La duchesse Ellesya devait être connue, dans le coin, et un château si proche de celui d'Amboise ne devait être que sous son influence, si ce n'est sous sa tutelle.
J'entendis un cheval hennir. Je me suis retourné vivement, et j'ai vu une écurie. Je me suis approché lentement. Poussant la porte des stall, qui, a mon grand étonnement, ne grinça pas, je vis quatre chevaux. Ils venaient d'être soignés et ils mangeaient paisiblement. J'ai regardé derrière moi : personne. Je me suis avança encore, examinant les chevaux. Le premier était un hongre Comtois, tout comme le second. Le troisième, par contre... Je l'aurai reconnu parmi cent. Je savais lequel c'était. Je le reconnaissais. Altesse...
Il ne me fallut pas plus d'une minute pour comprendre le fin mot de l'histoire. Je souriais même à mon idée. Si elle s'avérait vraie, j'en était content. Si, par contre, elle s'avérait fausse, j'allais l'être moins, parce que le cheval de Hakon aurait été volé. Alors je suis retourné dans la cours et je vis la grande porte s'ouvrir... Nous allions être fixés.
Certes, j'étais un orphelin.
Certes, comme un mendiant, j'ai quémandé l'hospitalité.
Et alors? N'était-il pas naturel de vouloir être dans une belle maison, et d'avoir une éducation digne de ce nom?
Mais de toute façon, ils ne comprennent pas. Ils ne comprennent pas...
Sans me retourner, je leur jetais parfois des regards qui les auraient tués. Je marchais pour arriver à mon but. En effet, le matin même, alors que je regardais par la fenêtre de "ma" chambre, au château, j'ai vu une dépendance. Il fallait suivre la Loire, alors j'y ai été. Au bourg, c'est là que j'ai rencontré les gens méchants. Mais j'ai continué ma promenade, découvrant les terres d'Amboise mais aussi de Touraine.
Finalement, ce n'était pas si laid, ici. C'était même pas mal.
Bien entendu, ce n'était pas comme Paris, qui était d'une splendeur inégalée. Cependant, ces terres avaient du charme. Il était encore tôt, et la gelée de ces temps automnaux mettait un temps indomptable à fondre. Je marchais, dans cette fine buée qui s'échappait de l'herbe qui crissait sous mes pas. L'hiver s'annonçait rigoureux. Mais bientôt, j'arrivais au château Rouge.
J'ai levé la tête, tellement la bâtisse imposante me paraissait grande. Elle semblait habitée, car je voyais de la lumière dans l'une des fenêtre. Peut être n'était-ce pas sous la tutelle d'Amboise, et dans quel cas, j'avais du soucis à me faire. Cependant, l'arrogance enfantine, l'impudence même, me fit rester pour observer cette merveille d'architecture. La duchesse Ellesya devait être connue, dans le coin, et un château si proche de celui d'Amboise ne devait être que sous son influence, si ce n'est sous sa tutelle.
J'entendis un cheval hennir. Je me suis retourné vivement, et j'ai vu une écurie. Je me suis approché lentement. Poussant la porte des stall, qui, a mon grand étonnement, ne grinça pas, je vis quatre chevaux. Ils venaient d'être soignés et ils mangeaient paisiblement. J'ai regardé derrière moi : personne. Je me suis avança encore, examinant les chevaux. Le premier était un hongre Comtois, tout comme le second. Le troisième, par contre... Je l'aurai reconnu parmi cent. Je savais lequel c'était. Je le reconnaissais. Altesse...
Il ne me fallut pas plus d'une minute pour comprendre le fin mot de l'histoire. Je souriais même à mon idée. Si elle s'avérait vraie, j'en était content. Si, par contre, elle s'avérait fausse, j'allais l'être moins, parce que le cheval de Hakon aurait été volé. Alors je suis retourné dans la cours et je vis la grande porte s'ouvrir... Nous allions être fixés.