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Les Tours Cavalières - poste d'entrée

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Un coche simple, aux armoiries en berne. A l'intérieur, une nourrice, un bambin haut comme trois pommes qui babillait sans cesse et une mère.
Ils avaient quitté Meymac quelques jours auparavent. Et quelque part, c'était salvateur. Voir autre chose. Sortir.
Le regard plongé sur l'extérieur, Cy ignore les jeux que mène son fils. Un regard, parfois, qu'elle pose sur le drôle de couple qui lui fait face. Mais la parole a fui, depuis la macabre découverte. Elle se questionne, s'interroge, se fustigie. Et se mrofond.
Lèvre inférieure qui se mord. Amboise se profile au loin. Amboise... Morgwen, Ellesya... Les affronter. Et s'interroger. Penseront-elles comme Barahir, qu'elle a failli à son devoir d'épouse, en respectant son devoir pour l'Ordre et en s'absentant? Si elle avait été là... si elle n'était partie...

Et imperceptiblement, elle se recroqueville sur elle même et se prépare une carapace invisible... Réputation de froideur à tenir? Ceux qui pensent ça n'ont rien compris d'elle, chose dont elle se moque éperduemment d'ailleurs.

Une halte. Et elle entend qu'on les annonce. Et alors que la nourrice réajuste les peaux pour protéger Gaïlen, Cyrielle, elle, enfile son manchon après avoir refermer sa capeline, comme elle érigerait des murailles. Le moment arrivait...

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Un coche arriva. Ses armes n'étaient pas inconnu des gardes surveillant l'accès au château d'Amboise. L'un d'entre eux se porta à sa rencontre sur la route. On lui présenta les occupants et il indiqua alors au cocher qu'ils pouvaient entrer. Dans la cour basse on s'occuperait du coche, des chevaux et de leurs bagages puis la comtesse et son fils seraient accueillis dans la cour d'Honneur. Il salua l'homme puis s'écarta du chemin, on avait ouvert la voie pour les laisser entrer.

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La vicomtesse de Lautrèc avait tyrannisée son époux pour se rendre à cette cérémonie, il faut dire que Laurre affectionnait beaucoup sa marraine, et que pour rien au monde elle ne laisserai passer une occasion de se voir, surtout que c'était la première fois que la Dame de Saint-Règle serait sur ses terres.
Ni une ni deux la maisonnée des Lautrèc entrait dans un brouhaha, où gens de maison, malles et vêtements jouaient une belle chorégraphie pour le bon plaisir de la vicomtesse.

Une fois les malles bien installées sur la voiture, Laurre grimpa et prit place au fond accompagnée de sa première servante Nantilde. Laurre frappa trois fois sur le bois du carrosse et dit.

- Allons ! En Touraine !

Le voyage fut assez long et différentes nouvelles arrivaient à la jeune dame, son mari s'installant de nouveau à Toulouse, des troubles familiaux, des élections à venir... Elle était heureuse d'échapper un peu à la tournante et d'aller prendre un peu de repos dans son domaine.
Le château de sa marraine fut enfin à vue, les gardes arrêtèrent le convoi et demanda laisser-passer, et Nantilde tendit l'invitation de sa maitresse.

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Un nouveau carrosse arriva, pas en avance il fallait l'avouer, après avoir vérifié l'invitation le garde laissa donc rapidement passer la voiture de la vicomtesse de Lautrèc, précisant qu'on s'occuperait de tout dans la cour basse et que la cérémonie commençant dans peu de temps la vicomtesse serait directement menée à l'aula magna, là où avaient lieux les anoblissements.

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Léonte avait fait le nécessaire pour ateler un petit équipage et conduisit la vicomtesse et Nantilde à Amboise, Laurre avait dissimulé son visage sous un voile noir et ne parlait pas.
Arrivait au castel, Nantilde tendit la lettre du Duc au Garde.

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Comme toute la maisonnée le garde en faction au poste de garde était en peine. C'est donc avec peu de joie qu'il accueillit l'équipage de la vicomtesse de Lautrèc. Prenant la lettre qu'une personne de l'entourage de la pupille de la Louve lui donna il la parcourut puis s'écarta, faisant signe de la tête aux personnes qu'ils pouvaient entrer. Les premiers visiteurs depuis l'annonce du décès de la Grande Dame ... et sûrement pas les derniers.

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Décidément, elle avait l'impression d'être de funeste augure, icelieu. C'était la seconde fois que ses pas la menaient ici dans un cadre de deuil. Une seule et même famille touchée. La Louveterie. Le fils, puis la mère. Un regard vers le plus jeune des Arduilet, pour l'instant encore. Mains qui se tendent pour qu'il puisse jouer de ses pieds avec le sol. Une tendance à vouloir gambader, ces derniers temps, le petit Lionceau. Touché par peu de choses, l'avantage de l'âge, alors que sa famille paternelle se decimait peu à peu.

Son père... Manque qui se fait ressentir. Et Meymac était devenu trop grand, et trop froid. Trop douloureux pour elle. Elle passait le plus clair de son temps en la Commanderie, à s'enfermer dans son bureau, Gaïlen jouant dans un coin. Mais elle ne pourrait délaisser les terres Arduilet longtemps. Il faudrait assurer l'intendance, avant que de prendre la route pour la Normandie, dans un premier temps. Découvrir Torcy. Besoin d'isolement intense. Un changement d'air, aussi. Et se rapprocher de sa "marraine".

Remise en place sur ses épaules d'un châle au couleur d'un double deuil, pour cacher encore ce qu'il se profilait.
Sa belle-mère... Elle ne l'avait que trop peu connue. Et elle se retrouvait pleine de regrets à son encontre. L'avoir si mal connue. L'avoir même évitée. Evitée la confrontation, suite à ses épousailles. Et après, la vie avait fait le reste. Nombre d'occasions manquées. Et elle ne voulait manquer la dernière. Une hommage à celle qui, s'il n'y avait eu Kirah et l'absence de certains différends, aurait pu être un de ses modèles. Peut être même le serait-elle sans qu'elle se l'avoue? Une aura, une assurance qui en faisait palir plus d'une. Et elle savait que cela faisait partie des reproches à son encontre, avant le mariage. Effrayée par le Monde, la Saint Ange? Non, impression de ne pas être du même monde que ses compères. Pas les mêmes valeurs, pas le même but dans la vie, pas les mêmes envies non plus. Ultra selective quand à ses connaissances, aussi. On disait l'ancienne Flamande froide, hautaine. Elle se disait droite mais complexe. Complexité qui en rebutait plus d'un, ce qui lui évitait les papillonages d'intérêt autour de sa personne. Et c'était tant mieux.

Voiture qui ralentit, comme le rythme des sabots décroissaient. Ils arrivaient en vue d'Amboise. Une belle soirée ensoleillée. Une couleur ambrée dans le ciel. Clin d'oeil de la Grande Dame partie trop tôt? Allez savoir ce qu'il se passe là haut, au bout du tunnel étincelant...

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Vers le début.

Il arriva enfin au château. Il ne s'arrêta pas au poste de garde et continua.
Sur son chemin, il vit plusieurs visages qu'il connaissait et se demandait s'ils ne l'avaient oublié. Cependant, une seule chose l'amenait ici et, malgré sa nature calme, il brûlait d'impatience désormais.

Il déambula les couloirs pour trouver la chambre funéraire. Bien qu'il ne connaissait pas les lieux, ce ne fut pas trop difficile de la trouver, il n'avait qu'à suivre ses amis qui, comme lui, s'étaient déplacé pour elle une dernière fois.

Je me demande si elle m'a oublié
Moi j'ai prié pour elle tous les jours
Dans la lumière des nuits de l'été
Dans le froid du petit jour.

Vers la suite.

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Bien sûr que leur équipage arrivait trop tard... Le temps que la nouvelle arrive... Le temps qu'ils puissent remonter sur une selle. Enfin, le temps qu'elle puisse...
Le temps de comprendre que les deuils se croisent, s'emmêlent, s'entremêlent... Le temps de comprendre qu'aller en Rouergue était inutile... Peut-être qu'aller en Touraine, pour une fois, servirait à quelque chose... Peut-être qu'elle servirait à quelque chose...

La Blonde jeune femme, le côté gauche de son visage encore marqué par des traces de coups si peu violents qu'elle les porte depuis plusieurs jours - voire semaines - descend doucement de son cheval, vite suivi par son fiancé et ses pages. Là aussi, encore, groupe resseré et intime.
Pas facile de revenir en ces lieux, dans un tel moment, alors que la joie des moments partagés durant la cérémonie est encore présente...


La Dame de Chançay vient présenter ses derniers hommages à feue sa Suzeraine et amie, Rhuyzar de la Louveterie à feue sa soeur, et surtout tenter d'apporter quelque soutien à sa famille.

La voix est fatiguée et un peu trainante; pas facile de parler avec la machoire encore gonflée mais surtout le coeur serré dans un étau...

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[Dans une vicomté bien loin de l'opulent duché]

Il y avait réfléchi, longtemps réfléchi. Une fois la nouvelle entendue, il avait pris la direction de la chancellerie de son maistre, y avait fouillé les chartriers, registres, manuels pour enfin en ressortir ce qu'il savait devoir y être, un coffret gravé d'un loup. Oui, c'était bien cela, le nom ne lui était donc pas inconnu. Depuis ce sinistre mois de novembre, depuis ce moment où le chevalier avait disparu, combien de fois s'était-il enfermé en cette pièce qui d'ordinaire n'accueillait que le maître des lieux et son notaire, quand venait l'heure de la rédaction des missives qu'Il ne manquait jamais de devoir faire écrire. Il y avait cherché une présence, un souvenir, l'impression qu'il ne se retrouvait pas véritablement seul dans les couloirs gelés du fief-frontière des Flandres, mais n'y avait trouvé que de l'encre, du papier, du parchemin et un écritoire. Et sur cet écritoire, à l'abri de tous et de toutes, de sa famille, des valets, des marchands, il s'était laissé allé à la tristesse, au désespoir, aux pleurs. Jehan de Wavrin n'était que récent dans la mesnie de Jeneffe, le plus récent à bien y réfléchir, mais il s'était attaché à ce maistre. Pourtant, à la base, il n'avait pas été des plus enthousiasmés. Il fallait bien travailler, certes, mais de là à se retrouver lié à un chevalier, qui savait certainement mieux escrimer le Breton que lire le latin, il y avait une marge que l'actuel notaire de Marchiennes pensait bien plus grande qu'elle ne l'avait été. Car, rapidement, en fait était né, si pas de l'admiration, au moins un profond respect, qui s'était mué en affection pour un homme bien plus complexe que ce qu'il ne l'avait d'abord cru.

Alors, au final, parce qu'il savait ce que renfermait et symbolisait le contenu de ce coffre, et qu'il ne voulait abandonner l'espoir que peut-être, en Europe ou ailleurs, respirait le seigneur de son village, il avait pris sa décision, dans le silence, comme toujours avec lui. Il était remonté à la chancellerie, avait déroulé son plus beau parchemin, taillé la plume avec toute l'attention dont il était capable, l'avait trempé dans l'encre et avait recopié la minute de son projet, qui finirait plus tard son existence dans un feu quelconque.

[Quelques étages plus bas]


« La peste soit des gorets » jurait à qui voulait l'entendre, et à ceux qui ne voulaient pas aussi, d'ailleurs, le coursier des lieux. Depuis des mois qu'on n'avait plus vraiment besoin de lui, et pour cause, l'autre encorné avait réussi à disparaître au milieu même d'une de ses forêts, Orderic, coursier de Marchiennes, puisque c'est de lui qu'il s'agissait, avait bien moins de travail. Et là, alors qu'il avait repris une de ses montures pour quelque galop, histoire de pas perdre la main, de faire quelque chose de ses journées, il avait réussi à renverser un goret et à vider les étriers pour finir la tête la première dans la fange. N'eut été l'homme qui veillait à la basse-cour, et qui faisait bien deux têtes de plus que lui... en hauteur ET en largeur, il aurait fendu l'animal d'un coup de hache avant de jouer à la marelle dans ses entrailles. Mais là.. pas moyen...

Et ainsi, partout où il passait, c'était blasphème sur insulte sur juron. Il avait besoin de faire quelque chose, et dans ce castel en semi-abandon, c'était aussi probable que de voir la Provence reconnaître la souveraineté de l'Empire...

[Là où les ficelles du narrateur deviennent claires comme de l'eau de roche]

Les deux hommes s'étaient donc rencontrés, le second appelé par le premier. Et le départ s'était fait dans une hâte joyeuse, malgré le but de la mission. Tout était prêt depuis longtemps dans les écuries. Le temps de sceller le moins fatigué des coursiers, de vérifier une dernière fois les fontes, armes, bagages et colis, et la route s'était ouverte sous les pas du noir frison monté par celui que peu connaissent déjà. Les premières étapes lui avaient semblé courtes, tant il retrouvait dans celles-ci ce qui faisait à ses l'intérêt de son travail. Voir du pays... et des tavernes. Parce ce que qui dit auberges, tavernes, estaminets dit serveuses, potentiellement accortes et peu farouches. C'est que l'Orderic avait comme qui dirait de sérieuses ambitions en ce domaine, et c'était pas la réputation de joli-cœur de son maître qui allait lui faire changer d'avis sur les relations hommes-femmes. Et sur le coup, il devait dire que ce voyage sur les chemins du sud se déroulait plutôt pas mal. Mais avec le temps, on se lasse, on se voit plus avancer, et on s'ennuie à longueur de temps, surtout qu'il a même pas la bourse assez remplie pour passer plusieurs jours dans une ville plus... intéressante que les autres. « La peste soit de ce notaire » jurait-il à nouveau en se souvenant combien celui-là avait compté jusqu'au dernier denier la somme qu'il lui confiait, connaissant le bestiau, pardon, le coursier.

[En vue de la forteresse]


« Boudiou, c'est quoi ce machin ? » Si un historien était passé par là, il aurait noté ces premières paroles... historiques d'un Flamand découvrant le manoir, le castel, le palais, la forteresse d'Amboise. Mais là, rien, personne. Et heureusement parce que de toute façon, vu l'état d'Orderic, le Flamand se serait rendu compte de rien, nada, chnoll, que dalle.

Or donc, après un bon quart d'heure la bouche bée, les yeux grand ouverts, le coursier commençait à se rendre compte ... qu'il faisait soif. Eh oui, comme quoi, c'est toujours la soif qui vous rappelle à la réalité des choses. Aussi, détournant à regret les yeux de la merveille qui lui faisait face, il se pencha vers ses fontes dont il sortit une gourde. Gourde que d'ailleurs il vida d'un trait. Puis reprit le cours de ses activités normales, c'est-à-dire chevaucher vers l'entrée, vers les tours cavalières.

[Aux tours cavalières]

Il y était. Si tout se passait comme le Jehan l'avait prévu, ça devait le faire. Il avait été clair, l'autre notaire, là. On se calme, on est en deuil, ce n'est pas une fête pour un anoblissement, qu'il avait dit – ah, s'il savait ce qu'il s'était passé en Auvergne, pour sûr qu'il lui confierait plus ce genre d'ambassades, mais heureusement les rumeurs de ses « exploits » avaient été arrêtées par les contreforts des volcans. Alors, l'Orderic avait fait des efforts, et c'est d'une voix presque courtoise qu'il interpella le garde, sans prendre attention à ceux qui pourraient attendre la même chose que lui, en fait, il n'a même pas regardé s'il était seul, quand on vous dit qu'il est concentré.


- Le bonjour, je m'présente, Orderic, coursier du comte de Marchiennes, Guillaume de J'neffe. J'ai ici une lettre pour... Qu'est-ce qu'il avait dit l'autre encore ? Ah, oui ! pour les époux et enfants de la défunte. J'peux vous l'confier ? Je crois pas que ce soit trop ma place, moi, les châteaux.

Pas question qu'il en dise plus, il a déjà la gueule qui lui brûle à force d'être si poli.

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La Comtesse de Meymac avait été une des premières arrivées, et bien entendu on l'avait rapidement laissé passer. L'humeur était encore au deuil, c'était donc telles des statues que les gardes marchaient et laissaient entrer les personnes autorisées, sans un mot, seulement avec des signes.

Ce fut ensuite le frère et la vassale de la défunte Louve qui vinrent à Amboise. Comme pour les autres on les laissa passer sans problème, la mine sombre et le regard dans le vague.

Un homme arriva, seul, portant les armes, d'une famille ? D'une terre ? Le garde ne le savait pas. Il s'avança jusqu'à lui et le salua d'un signe de tête tout en écoutant ses paroles. C'était donc l'envoyer d'un vicomte. Le garde tiqua sur "les époux". En règle général on n'en avait qu'un, ou une ... mais bon le bougre ne devait pas être des plus intelligents. Il prit la missive des mains de l'homme et lui dit simplement :


Merci, elle sera remise à Monsieur le Duc au plus vite.

Puis il se retourna et gagna le poste de garde où confiant la lettre à un autre garde il l'envoya voir l'intendant qui remettrait la lettre au duc d'Amboise.

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Le sourcil droit se leva rapidement, signe d'étonnement. C'est tout ? On vit dans un château qui doit bien valoir le Louvre fréquenté si souvent par son maistre et on n'en fait pas plus ? Pas de montreurs d'ours, pas de comédiens pour distraire les arrivants ? Et surtout, pas de bibine. Non, mais c'est quoi ce pays ? Chez lui, il faisait plat comme une bière anglaise, il pleuvait 400 jours par an mais au moins on savait recevoir. 'Fin, bon, on peut pas tout avoir. 'L'avait quand même dit merci, le planton en veste bleue. Comme quoi, il était ptèt pas perdu. Un jour, il lui donnerait bien un cours de rattrapage à Marchiennes. Sûr qu'en plus il tiendrait pas la bière... Un Tourangeau ravagé, ça devait valoir la peine d'être vu...

C'est sur ces pensées que, saluant l'homme qui lui tournait déjà le dos, il quitta l'ombre d'Amboise pour... ne pas partir et aller se vider quelques godets d'un pinard qu'on disait valoir la peine. Et tant pis si pour ça il devrait se serrer la ceinture au retour, il perdrait pas grand'chose à éviter le jus de chaussette artésien. Attablé à une auberge dont la servante ne répondait pas à ses canons de beauté, il ne détachait pas son regard de la forteresse... 'Z'avaient beau pas être plus poli que lui, et déjà ça dans l'esprit d'Orderic c'était un exploit, tant, malgré tout, il se faisait peu d'illusion sur ses qualités, 'z'avaient quand même une sacré belle crèche, yavait pas à dire.

Puis, quelques heures plus tard, déserrant son tabard, c'est que le pinard ça gonfle la panse, il remonta vers le Nord, certain que sa mission avait été remplie comme l'autre notaire l'avait voulu. La chevauché du retour ne fut pas digne de relation, rien de notable ne s'étant produit, si ce n'est que l'Orderic avait certainement planté quelques graines de bâtard sur son chemin, mais ça, ce n'était guère rare.

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Le coche avançait rapidement, laissant dans son sillage un nuage de poussière virevoltante.
Le cocher poussait son attelage, conformément aux directives de sa maîtresse et depuis bien longtemps déjà, la suite de l'équipage composé de voitures plus lourdes avait été distancé; seuls les cavaliers de l'escorte avaient été en mesure de suivre le train d'enfer imposé par le conducteur.

A l'intérieur, une femme, en noir, serrant compulsivement le chapelet enroulé autour de ses doigts.
A ses côtés, posée sur la banquette, une lettre dépliée dont le sceau de gueules mettait comme une tache sanglante. L'encre avait bavé par endroits, sous les larmes intarissables de son expéditeur. La femme connaissait les moindres mots de la missive, les ayant relu à de nombreuses reprises, ne pouvant croire à ce qu'ils signifiaient une fois assemblés.
En face de la voyageuse, deux jeunes filles se tenant tranquilles, les yeux baissés et les mains croisés.

Le regard de la jeune femme se posèrent à nouveau sur la lettre décachetée et elle frappa violemment contre le plafond du coche, ses lèvres lâchant une bordée d'imprécations :

— La peste soit ces chevaux de malheur! A-t-on déjà vu attelage plus lent?
Cocher, je te ferai fouetter si tu ne presses pas plus tes bêtes!


Les deux suivantes avaient sursauté et avaient un court instant regardé la femme. C'est qu'elles étaient étonnées par sa réaction malgré le fait avéré que leur maîtresse pouvait parfois entrer dans des colères noires. Là, c'était différent et elles en avaient eu la confirmation en la voyant porter les mains à ses tempes, visiblement très lasse.

La voiture s'immobilisa et le regard mort de la femme fonça sous l'effet de la colère. Elle glapit :

— Comment?
Elle tira le rideau d'un geste rageur, elle disait d'accélérer et il s'arrêtait! Mais son irritation retomba instantanément et elle ne put que murmurer :
— Amboise...

Elle se reprit néanmoins, laissant ses hommes la présenter puis, elle indiqua elle-même aux gardes de faction qu'elle se rendrait directement à ses appartements et qu'il n'était pas nécessaire de prévenir le Duc de son arrivée.

Elle s'adossa à nouveau à la bnaquette. Cela, c'était son affaire.

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Il aurait pu venir en calèche, mais la campagne tourangelle rayonnait sous les premiers assauts du printemps, aussi il opta pour le cheval, moyennant quelques écus. Il n'avait plus ni château ni écuries, il avait brûlé la veille son auberge, mais curieusement il se sentait léger comme une pluie d'avril. Souvent, sans raison, il poussa sa monture au galop, sautant quelques arbustes en riant aux éclats.
C'est donc le coeur joyeux qu'il se présenta aux portes d'Amboise, habillé de couleurs écarlates, ses vêtements de deuil enroulé dans son paquetage. Mais il fut ralenti dans sa course par un coche aux chevaux patauds, paré de teintes funèbres. Les armoiries d'Ingeburge.....Théo fut amusé de la situation. Au moins n'était-il pas en retard!
Arrivé à la grille, devant la mine patibulaire du garde, il se prit à rire.


Allons, mon bon, ne fais pas cette tête d'enterr.....Oui bon, ca va, je suis le Baron Theognis d'Arquian, ami du vicomte Asdrubael, fais-moi entrer.

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Y aller, ne pas y aller, y aller, ne pas y aller...
Non parce que la Dame Morgwen n'était pas si proche que çà de la Peste. Pas proche du tout même. C'est à peine si elles s'étaient croisées deux ou trois fois. Puis il allait y avoir des centaines de Grands Nobles. Ce n'est pas qu'elle n'aime pas leur compagnie la Gamine... si en faite. Elle ne parvenait pas à se sentir à l'aise en leur compagnie.
Puis les enterrements, encore et toujours des enterrements... Elle ne faisait plus que çà.
Alors se rendre à un de plus d'une Grande Dame qu'elle ne connaissait pas, l'idée ne l'emballait pas des masses.
Sauf que justement, c'est, enfin c'était, une Grande Dame du Royaume qui méritait que l'on fasse un effort pour lui rendre un dernier hommage. Donc on selle le cheval et on galop vers Amboise.

Après une dernière hésitation, Zalina finit par se présenter devant le garde. Là, plus moyen de faire demi tour. Et en plus, elle était en retard, pour ne pas changer.


Bien le bon jour. Zalina de Montmorency.
Je viens pour... Enfin vous savez... euh... l'enterrement de Dame Morgwen.

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Un nuage de poussière apparut au loin, et laissa échapper au bout d'un moment un cavalier galopant à fond de train.

Yaaahh !! Encore un effort, mon beau, on va pas arriver en r'tard, ça f'rait mauvais genre quand même. Allez fonce !

Au lieu de freiner sa monture à l'approche du chateau, le cavalier sembla encore accélérer, exigeant les dernières forces de sa monture. Alors qu'il allait emboutir un carrosse qui redémarrait devant le poste de guet, le cavalier tira fortement sur le mors, et l'animal fit un écart avant de s'arrêter, pour finalement s'effondrer sitôt son cavalier à terre. Celui-ci regarda un instant sa monture, puis secoua la tête et se dirigea vers le poste.

Bonjour mon brave ! J'ai traversé le royaume pour la duchesse Morgwen. La cérémonie n'a pas commencé j'espère ?
Au fait, je suis le baron de Chedigny... Je suppose que mes collègues tourangeaux sont déjà arrivés...

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Le garde fit passer les carosses et montures qui se pressaient au pied de la tour cavalière et rassura ceux qui s'inquiétaient du début de la cérémonie.

Le passage est libre jusqu'à la collégiale, nul besoin de vous attarder ici, m'sieurs, dames!

Puis plus précisément au baron tourangeau.

Pas l'souvenir, m'sieur le baron. Y a bien le Seigneur Hans qui est souvent au castel. Si il est là, on ne le remarque plus. J'peux pas vous dire si il est djà là.

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Un coche aux armes d'Etaule arriva au poste de garde soulevant une quantité exorbitante de poussière. Seul un inconscient pouvait conduire à cette vitesse et cela tombait bien c'était le cas.

Fangio, fidèle cocher d'Enguerrand, italien dans la conduite et la généalogie, s'approcha du garde afin d'annoncer son maître.

Bonsoir, je viens mener l'un des vassaux de sa Grace Asdrubael auprès de lui, pouvez vous m'indiquer le chemin je vous pris.

La collégiale indiquée il se hâta de s'y rendre au plus vite.

Faudrait faire vite car il a de violente quinte de toux je ne sais pas s'il tiendra bien longtemps avant de s'évanouir à nouveau.

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[Considérer la précédente arrivée comme nulle. Un retard hrp rend la continuation impossible et la véritable arrivée du couple est l'actuelle.]



Le Vicomte replia la carte parcheminée dans un crissement qui caractérisait cette matière. Il scella le cylindre par les ficelles destinées à cet effet et le glissa dans la sacoche de sa monture. La petite compagnie s'était arrêtée à la lisière d'un bois pour reposer les bêtes, les hommes et casser la graine. Il en avait profité pour vérifier leur route, des fois que des changements dans l'environnement précédant le castel l'aient induit en erreur.

Il fit signe à la petite troupe que l'heure était venue de remonter sur les chevaux et grimpa sur le sien, un bel Andalou gris, livré spécialement du Royaume Berbère de Grenade. Ali et ses frères Imazighen* montaient des Arabes-Barbes** racés que le Vicomte aurait par trop fatigués en raison du poids de son armure. Si les Hafsides et le Rifain dissimulaient des protections de cuir sous leurs Azenar***, elles ne pesaient rien en comparaison de l'acier qui ornait le Chevalier de la Licorne. Rhuyzar avait choisi d'excuser leur retard par une tenue impeccable. Il arborait pour l'occasion une cuirasse striée à la mode orientale, frappée en son centre de l'emblème des Louveterie que son mantel laissait apercevoir, mantel au dos duquel brillait la Licorne Argentée et dont le noir de jais révélait la fonction autrefois occupée. Ses jambières étaient assorties à la cuirasse, et ses bottes noires se mariaient avec l'ensemble, offrant un contraste entre l'éclat de l'acier et le sobre tissu sombre dépassant ici et là. Les rides s'étaient encore accentuées sur son visage, le rapprochant encore un peu plus du stade que d'aucuns nommaient celui du "vénérable", mais quiconque à l'oeil un peu exercé aurait décelé sans grand mal que nombres de ces striures de l'épiderme ne devaient rien aux ans. Il faut dire que sa longue chevelure blanche nouée en arrière à la manière du catogan ne faisait qu'accentuer l'âge qu'on pouvait lui prêter. Mais si son visage révélait l'usure, son maintien, sa tenue révélaient une force de caractère encore bien présente. Il se tenait droit, fier, sur de lui et de son bras, une miséricorde à sa ceinture, une bâtarde au fourreau et des gantelets que n'aurait pas reniés Abd-El Rahman****. D'aucuns, qui le connaissaient un peu, affirmaient qu'on retrouvait en lui l'emprunte de grands Chevaliers aujourd'hui décédés. Comme si les Bralic, Erwyn, Rassaln qu'il avait côtoyés avaient laissé leur marque et infléchi sa destinée.

A ses côtés, digne et belle, montée sur sa jument noire, Ilmarin d'Azayes, sa compagne et fiancée, que les aléas de leurs vies avaient marquée à vif. Si aucun lien sacré pour les Hommes ne les unissait, il en était un, imperceptible, qui naviguait entre eux deux depuis leur rencontre. Si sa tenue rappelait toujours son passé de mercenaire et de tueuse, l'expression de son visage s'était en revanche assagie, penchant pour ce mélange habile de sagesse et de folie qui révélait une forte personnalité guidée par une expérience douloureuse. Quelques fois, Ali l'avait surnommée La Kahina***** en souriant, et bien qu'il était véritablement le seul à connaitre exactement la nature de ce mot, on pouvait deviner à sa mine qu'il s'agissait davantage d'un compliment respectueux que d'une plaisanterie. Aujourd'hui, elle partageait la tête du cortège avec son fiancé de Vicomte, vêtue, sous son mantel noir d'une chemise blanche, ceinturée du cuir maintenant son dos fragile, ainsi que d'un pantalon rouge et de quelques armes tranchantes et nullement décoratives. Ils formaient un couple détonnant au milieu de la noblesse bien-pensante et avide de codes. Et s'ils s'en amusaient souvent, il arrivait aussi que cette originalité provoque nombres de remarques aussi fines que bien pensées de la part de personnalités enfermées dans leurs castes.

Derrière le couple, deux enfants avançaient en se chamaillant. A voir leurs vêtements harmonieux et sombres on pouvait se douter que le choix de la tenue ne leur avait pas été laissé. On avait en outre glissé une miséricorde d'apparat à leurs ceinturons, et la noblesse de leur port n'étaient dégradée que par leur attitude vantarde et fière qui les rapprochaient davantage des coqs que du faucon.

Enfin venaient l'escorte, menée par le sage et fidèle Ali Ibn Rachid, tous montés sur leurs Arabes-Barbes blancs, vêtus des Azenar blancs et des cheichs assortis. Les tapis de cavalier qu'ils arboraient étaient finement brodés de motifs pourpres et dorés dessinant les arabesques propres à leur culture. Leur peau sombre d'hommes du sud ressortait encore plus en contraste avec ce tissu immaculé. Chacun d'eux portait haut une lance à la pointe émoussée et au manche travaillé avec soin, Ali dressant fièrement pour sa part les armes de la Vicomté de Delle, barrée d'une bande noire de deuil.

La compagnie avait fière allure sur le chemin menant à Amboise, même si elle avait également suscité la curiosité dans les villages avoisinants, peu habitués à croiser un tel attelage dans un pays où le deuil se caractérisait par une attitude sobre et sombre. Mais si Rhuyzar ne partageait pas les croyances de ses hommes, il trouvait beaucoup plus saine leur manière d'aborder la mort et le départ d'un être cher. N'était-il d'ailleurs pas connu pour son entêtement et sa désespérante habitude à contredire les moeurs de l'Eglise ?


C'est dans cet ordre que le groupe s'arrêta devant les lourdes portes gardant l'entrée du domaine d'Amboise. Après une rapide vérification, l'équipage pénétra dans le Castel et s'arrêta dans la cour pour y laisser montures et bagages. Deux Hafsides furent dépêchés pour superviser le soin donné aux chevaux, dont les races étaient peu connues dans la région. Les quatre autres, menaient par Ali, formèrent une escorte digne, suivant les pas du couple et des enfants qui partirent en direction du lieu où se tenaient les dernières cérémonies.



____________________________________________________

*Pluriel d'Amazigh, nom que se donnent les Berbères, signifiant "Homme Libre".

**Race de chevaux Berbères, plus grands que le pur-sang Arabe avec lequel ils sont croisés.

***Nom Berbère du large Burnous porté à cette époque, ancêtre de la cape et de la bure.

****Conquérant Berbère qui mena une expédition dans le sud de la France durant plusieurs années afin de renflouer les caisses du jeune Royaume d'Al-Andalus. Combattant hors pair, il ne fut vaincu qu'à la fin de son expédition (il avait passé des années en France sans recevoir de renforts) lors de la fameuse "bataille de Poitiers" que les Berbères nomment La Chaussée des Martyrs.

*****Mythique Reine Berbère des Zénètes, grande combattante et symbole du caractère fort des peuples Berbères. On dit qu'elle emmenait avec elle le dieu Taureau Gurzil lors de ses combats.

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Le Comte avait pris la route sur un coup de tête, malgré ses devoirs en la capitale. Il avait eu envie de s'éloigner quelque peu de cette puante Paris qu'il détestait tant. Il avait d'abord pensé gagner son fief francilien de Fontenay afin d'y chasser quelques jours, puis avait changé d'avis, misant sur la Normandie et les amis qui s'y trouvaient. Finalement, il se retrouvait en Touraine, à quelques lieues d'Amboise où une promesse longtemps reportée l'appelait enfin. Il n'avait d'abord pas imaginé une seule seconde venir là avant longtemps mais l'appel de la famille avait finalement était le plus fort. Les quelques courriers échangés avec sa jeune cousine, qu'il ne connaissait pas, avaient aiguisé sa curiosité et, de plus, il n'était que temps de venir se recueillir sur la tombe de Morgwen.

Ainsi, le convoi comtal avançait lentement sur les routes déjà poussiéreuses de cette fin de printemps,en direction du château d'Amboise. La voiture principale était suivie d'une longue file de charriots surmontés de malles et de caisses de toutes tailles et formes ; le tout escorté et veillé par une dizaine d'hommes aux couleurs de Turenne. Bref, un déplacement d'une normalité classique pour le nouveau Pair, habitué à un train de vie dispendieux et luxueux que sa richesse et sa puissance lui permettaient d'entretenir sans se soucier, malgré les objurgations de son intendant qu'il avait appris à ne plus écouter depuis des années.
Cela faisait des années qu'il n'était venu en Touraine. Tellement longtemps qu'il ne se souvenait plus de l'occasion qui aurait pu justifier un tel voyage... peut-être des joutes dans l'un des domaines de sa cousine. A moins que ce ne soit quelque affaire plus officielle. Cela n'avait pour l'heure pas grande importance : vautré sur les coussins de velours de son coche, un hanap d'argent gravé à ses armes et rempli d'un liquide ambré à la main, le Comte observait d'un oeil distrait le paysage qui défilait par la portière. Il repensait aux derniers événements qui s'étaient succédés dans sa vie... son futur mariage, l'entrée à la Pairie, l'achat d'un hostel à Paris où il passait désormais l'essentiel de sa vie...


Un cri du garde en tête de l'escorte le prévint qu'Amboise était en vue. D'un geste vif, il passa la tête à la portière et observa d'un air curieux le château qui dominait la petite ville. Il n'y était jamais venu, même du temps de Morgwen. Il en avait souvent entendu parler, tellement on vantait sa beauté, sa taille impressionnante, ses jardins. En le voyant, il devait admettre que les rumeurs n'étaient pas exagérées : la bâtisse semblait immense et dominait de toute sa hauteur le bourg et la Loire qui coulait paresseusement à ses pieds. Cela lui rappela momentanément sa propre forteresse de Turenne mais celle-ci ne présentait pas la façade ouverte et riante d'une construction remodelée aux goûts du jour, influencée par l'architecture italienne. Malgré des travaux récents qui en avaient considérablement augmenté le confort, elle conservait l'allure d'un puissant château médiéval. Rien à voir avec le bâtiment qu'il avait sous les yeux et qui invitait au repos et à la détente.
Tandis que le convoi continuait à avancer, le Comte resta ainsi, notant et enregistrant les moindres détails de ce qui lui apparaissait comme une merveille architecturale, tant on était loin des constructions limousines. Ce n'est que lorsque les remparts d'Amboise se dressèrent devant la voiture et qu'il fallut montrer patte blanche qu'il réintégra l'intérieur de son véhicule, laissant à son écuyer le soin de s'occuper des détails administratifs. De toute façon, son nom et son rang lui ouvraient toutes les portes sans difficulté. Il en serait de même cette fois-ci, surtout qu'il se trouvait sur des terres amies, appartenant à sa famille. D'ailleurs, la secousse indiquant que le convoi reprenait la route lui donna raison. Par contre, les cahots subis par le coche montraient bien assez que les rues de la petite cité étaient pavées, ce qui étaient d'un inconfort certain. Inconfort heureusement fort court puisqu'une rapide montée amena le Comte et son escorte devant la grosse tour qui donnait accès au château.


Son écuyer démonta et se dirigea vers le guichet. D'une voix forte et assurée, il présenta son maître et les motifs de sa visite :

Veuillez annoncer à Dame Ellesya d'Arduilet que son cousin, Monseigneur Nico de Brassac, Comte de Turenne, Baron de Neuvic, Seigneur de Fontenay, Pair et Chevalier de France, se trouve à sa porte et demande le gîte et le couvert.

A l'intérieur du coche, le Comte réprima un soupir à l'énoncé de sa titulature que son écuyer prenait plaisir à débiter à n'importe quelle occasion, comme si le rang de son maître rejaillissait sur le sien propre. Ce qui, en somme, n'était pas tout à fait faux. Mais, parfois, cela s'avérait plus ridicule qu'autre chose. Comme en ce cas-là... il visitait sa cousine, pas Sa Majesté le Roy de France !

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Sya quittait la rue marchande les sacoches de sa selle emplies de paquets et bouteilles lorsqu’une animation inattendue attira son attention. Des gamins piaillaient et s’interpellaient, attirés comme des mouches par un important convoi qui se dirigeait visiblement vers le castel.

Son père ne l’avait pas informé d’une quelconque visite prévue et elle-même ne cotoyait guère le grand monde pour en espérer. La succession des deuils ne lui avaient jamais donné le temps de s’intéresser aux mondanités. De plus, son rang de simple Dame détournait de son chemin tout courtisan potentiel au vu du nombre de dames libres de la moyenne et haute noblesse. La situation lui avait d’ailleurs convenu jusqu’à présent. Des questions nouvelles venaient néanmoins de plus en plus la tirer de ses heures studieuses.

Talonnant le brave cob qu’elle montait, à l’aise et sans fioritures, saluant ici et là quelques artisans ou enfants, elle suivit tranquillement le convoi. Lorsqu’il ralentit et enfin s’arrêta à l’entrée de la tour cavalière, elle remonta la colonne, reconnut les armoiries et fit un signe discret au garde qui levait la grille.
Le coche se remit en marche dans l’immense couloir en colimaçon de la Tour. Ellesya, quant à elle, se faufila toujours en selle jusqu’à l’une des ouvertures du carrosse et, couchée sur l’encolure de sa monture, s’annonça avec une note joyeuse dans la voix.


Bienvenue à Amboise, votre Seigneurie. Nous nous retrouverons en haut.

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Bienvenue à Amboise, votre Seigneurie. Nous nous retrouverons en haut.


Cette simple phrase, alors que sa voiture s'était remise en marche, fit sursauter le Comte, entièrement accaparé par l'impressionnant couloir dans lequel il se trouvait, ainsi que sa suite entière. Jamais encore il n'avait pareille chose... une galerie couverte, à l'intérieur d'une tour, pouvant abriter voitures, coches, charrettes et autres véhicules de taille respectable, sans gêner aucunement la circulation. Que diable n'était-il venu avant afin de profiter d'une telle merveille !?

Cependant, la jeune voix le fit revenir à la réalité et il tourna le regard vers l'endroit d'où provenait le timbre joyeux qui l'accueillait ainsi. Il découvrit ainsi une jeune fille monté sur un cheval lui aussi de grande taille - un cob normand ou breton à ce qu'il lui semblait -, penchée à sa portière. A ouïr le "nous", il en déduisit naturellement qu'il s'agissait de la maîtresse des lieux et lui adressa donc un chaleureux sourire.


Bien le bonjour ! Allez donc devant, je ne tarderai guère à vous rejoindre "là-haut".

Intérieurement, il se demandait à quoi pouvait donc correspondre le "là-haut". Après ce couloir impressionnant, il ne savait plus trop à quoi s'attendre.

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Les chariots défilaient sous le nez du garde de la tour cavalière. Il s'agissait de la première visite d'importance depuis les funérailles grandioses de leur Duchesse.

Quelques dizaines de mètres plus haut, le noble arrivant se verrait proposer d'être conduit auprès des maîtres des lieux tandis que ses gens seront accueilli aux communs, les chevaux aux écuries et les malles dans la chambre qui serait sans aucun doute mise à disposition du Pair.




(suite ici)

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De bon matin, un équipage s'était rassemblé sur la place de Vendôme, devant une belle demeure qui faisait face à l'église. Les passants jetaient des coups d'oeil surpris, se demandant bien ce qui pouvait justifier cet étranges et inhabituel attroupement.

Un prêtre de noir vêtu était en grande discussion avec un garde à la tenue étrange car ne semblant pas celle ni de la ville ni du duché. En tendant l'oreille un de curieux entendit.


Patience mon frère, son éminence sortira quand son carrosse sera enfin arrivé.

Une éminence, mais qu'est-ce donc que cela dit le curieux à un voisin. Celui-ci mieux informé lui répondit: L'éminence c'est notre nouvel archevêque, on m'a dit qu'il est cardinal. Il a choisit de s'installer ici, à Vendôme, et non à Tours... Dieu sait pourquoi.

A ce moment là des cris jaillirent à l'entrée de la rue : "Place, Place à la voiture de son éminence !"

***

Marc, puisqu'il s'agit de lui, s'était levé très tôt et avait comme à l'accoutumée commencé sa journée par une prière et un déjeuné frugal. Le père Joseph était arrivé avec une série de textes à lire, des lettres en provenance du séminaire de Sens qui requéraient l'attention du doyen, d'autres plus nombreuses de l'AEF destinées au Primat et même certaines du Consistoire pour demander au Cardinal son avis sur des procédures d'annulation de mariage... bref un début de journée ordinaire. Marc lut, annota, dicta des réponses... Enfin la pile était épuisée. Le père Joseph rappela alors qu'il fallait ce jour se rendre à Ambroise pour la cérémonie d'allégeance.

Un serviteur entra, déposant sur le lit un habit rouge d'un beau tissu de Flandre qui seyait à pareille cérémonie.

Le cardinal rassembla quelques affaires personnelles et se changea, tout en discutant des questions concernant l'archevêché, en particulier la nécessité de trouver un vicaire général.

Le père Joseph le laissa pour descendre dans la rue vérifier si l'équipage était enfin prêt... c'est donc lui qui discutait dehors avec un des gardes épiscopaux qui allaient escorter le Cardinal sur la route d'Ambroise.


*************

Le carrosse était là, l'archevêque sortit, eu un mot aimable pour les soldats présents, et monta dans la voiture, accompagné du père Joseph.

La route fut un peu longue mais sans histoire, car la chaussée de cette route des bords de Loire était fort bien entretenue, quoique poussiéreuse en ce début d'été.

Le château fut enfin en vue, dominant la rivière. La compagnie s'arrêta au pieds des grandes tours et un garde descendit de cheval pour annoncer qui était le visiteur.


Son éminence le cardinal Marc l'ancien, archevêque de Tours, souhaite l'entrée, il est attendu par sa grâce le Duc.

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Un des gardes en faction regarda arriver de loin la petite troupe, se demandant bien était l'invité. Quoi qu'il en soit c'était le premier. Finalement ils arrivèrent aux portes d'Amboise et un garde s'avança à leur rencontre, annonçant l'archevêque de Tours. Le garde s'avança et salua son homologue.

Bonjour et bienvenue à vous. Vous pouvez entrer, Son Eminence est attendu, vous serez conduit auprès du Duc une fois dans la cour d'honneur.

Il se recula d'un pas pour laisser passer le convoi, on ouvrit la herse, et tous les gardes amboisiens inclinèrent la tête au passage du prince d'Eglise.

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Revenir à Amboise, encore une fois, alors qu'Elle n'était plus, plus là pour l'accueillir d'un sourire ou le taquiner au sujet de ses manières déplorables. La sensation était toujours désagréable, mélange de malaise et de tristesse en arrivant en vue du castel.
Mais Hans restait plus ou moins lié à cette illustre famille, et à ce domaine particulier. Il n'avait d'ailleurs toujours pas commencé à remplir son rôle de maître d'armes des lieux, et peut-être que cette nouvelle visite serait l'occasion pour lui de commencer à prendre ses marques.

Il avait donc décidé de faire acte de présence à la cérémonie de renouvellement d'allégeances, même si celle-ci ne le concernait plus vraiment...

Le cavalier n'arborait plus aucun signe distinctif. Les couleurs et symboles du fief de Ferrière Larçon avait déjà disparu de son équipement. C'est en tenue de voyage, épée à la ceinture, qu'il se présenta au garde en faction, espérant que celui ci le reconnaisse et le laisse passer sans demande de justification.
Comme souvent, comme de plus en plus même, l'ancien seigneur n'avait pas trop le cœur à parler.

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